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La communication entre cerveaux devient possible !

vendredi 1er mars 2013

Une équipe de chercheurs brésiliens, dirigés par le neurobiologiste Miguel Nicolelis, a entraîné des rats à presser un levier lorsqu’une lampe s’allumait pour obtenir de l’eau.

Ils ont relié des rats à leur binôme, situé à plusieurs kilomètres, en implantant des électrodes dans la région du cortex contrôlant l’information liée au mouvement. Ils ont ainsi établi une connexion entre les cerveaux de chaque couple d’animaux.

Le deuxième rat n’avait pas suivi l’entraînement du premier et n’avait pas d’indice visuel (de lampe) pour savoir sur quel levier appuyer ou comment obtenir de l’eau.

Non seulement le deuxième rat a été guidé, on peut dire "télépathiquement", par le premier, mais quand il se trompait, le premier rat le percevait et augmentait la puissance et la netteté de son signal. Cela signifie que l’information passait dans les deux sens. Résultat : 70% de réussite pour les deuxièmes rats.

Le Dr Nicolelis souhaite continuer les expériences en branchant plusieurs rats ensemble pour créer un réseau neuronal, en oubliant qu’il manipule là des êtres vivants et non une boîte de lego :

Nous avons établi une liaison fonctionnelle entre deux cerveaux. Nous avons créé un supercerveau comprenant deux cerveaux.

Le neurobiologiste vise la création d’un ordinateur biologique, capable de résoudre des problèmes complexes autrement que par un "oui" ou un "non".

"Si vous connectez plusieurs cerveaux d’animaux, vous pourrez probablement créer un ordinateur biologique qui n’est pas une machine de Turing, c’est-à-dire une machine qui ne fonctionne pas à l’aide d’un algorithme" et qui utilise au contraire "un mode de décision à base de probabilités".

Les scientifiques ne sont pas encore parvenus à créer un ordinateur quantique capable de travailler avec des "peut-être" (des spin). Ils essaient aujourd’hui de construire un ordinateur biologique avec des cerveaux d’animaux, comme dans le film Johnny Mnemonic où un hacker utilisait le cerveau d’un dauphin...

Certains scientifiques tentent de minimiser les résultats de cette expérience en arguant que la tâche à réaliser était très simple. Pourquoi ne l’ont-ils pas fait eux-mêmes ?

Les scientifiques n’expliquent pas comment cette transmission d’information était interprétée par le cerveau des rats. Il ne s’agissait pas de mots ou d’images, mais d’informations sur le mouvement. Les rats percevaient-ils cette information comme une donnée extérieure, une sorte d’intuition, une connaissance innée ou un ordre, ou percevaient-ils au contraire cette impulsion comme une pulsion incontrôlable ou comme un choix qui viendrait d’eux-mêmes ? Appliqué à l’homme, cela ne poserait pas seulement des questions éthiques mais aussi philosophiques...

L’équipe brésilienne effectuera de nouvelles expériences sur les cerveaux des rats et des singes, mais, précise le Dr Nicolelis, ne tentera rien sur des cerveaux humains.

Jusqu’à quand ?

L’équipe brésilienne a déjà expliqué les enjeux de ses recherches : aider les patients atteints de paralysie partielle ou même totale [1].

Sources :

- La revue scientifique Nature Scientific Reports (en anglais)
- MyTF1.fr
- Le monde.fr
- France 24.com

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Le monde est étrange, vous ne trouvez pas ?

Voir en ligne : Source du logo : Le monde

Notes

[1] Le "locked-in syndrome" ou syndrome d’enferment

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